Veines, Montreal Telegraphe 2000, les premieres expériences liées à ces travaux ont été élaborées sur des éléments en marbre blanc ou la veinure était apparente. À extraire cette forme sombre, fortuite, expression naturelle des residus organiques. Résultat d’une même speculation sur l’art de la nature et la nature de l’art, les images surgissent dans la pierre à partir d’un dessin flou, le marbre semble dévoiler une vie secrète se revelant dans la propagation de ces compositions énigmatiques toutes entières tirées des minéraux. J’ai ensuite developpé une manière de proposer de voir au-dela de la tache coagulée tout en conservant cette image forte de la veine en travaillant à la composition de blocs, de volumes géométriques réalisés en granit et en bois bule, les éléments calcinés, le bois comme substitut de la veine pierreuse se définit alors comme une duplication de l’objet naturel.
—
« Comme dans les pierre imagées du XVIIe siecle, l’imagerie des sculptures de Marie-France Brière provient d’un travail perceptif sur les relations entre les données visuelles de la matière utilisées, à cette différence près qu’elles rompent avec la figuration narrative pour plutôt adopter le langage de l’abstraction, même si des marques d’iconicité s’y glissent parfois. Ces pierres veinées résultent d’une reflexion sur la sculpture qui oblige en fait à repenser les rapports entre présentation, iconicité et abstraction. »
Michèle Deschênes
—
Photos : Denis Farley
Trois éléments
Granit, marbre, suie