C’est à partir du désir de provoquer (pour ce lieu spécifiquement) une certaine filiation intuitive avec l’œuvre de l’artiste américain Gordon Matta Clark que j’ai amorcé ma recherche en effectuant d’abord des photographies puis des dessins réalisés par frottis sur des lattes de bois existantes qui composent la structure d’anciens murs de maison ou de bâtiment. Ma proposition s’inspire de l’idée d’un découpage architectural exhibant comme un vestige, une portion de mur. On imagine peut-être, un fragment demeuré en place, résistant à l’ouverture complète de cet espace surplombant la rue St-Laurent. L’élément, comme mémoire d’une première vocation du bâtiment se transpose offrant au regard matériel une surface en mutation aux lectures multiples. Réseau, trame, strate, dépôt… Les formes esquissent une trajectoire, une transcription graphique autour du passage qui s’effectue dans le traitement, comme une métamorphose des manœuvres sculpturales. L’aluminium, comme matière se subtilise au bois des lattes afin de tromper le regard tactile. On participe comme spectateur, au jeu proposé, imaginant à partir de ce qui nous est donné à voir, l’existence de ces lieux improbables. L’ensemble se construit à travers cette succession de lamelles, créant une véritable optique ondulatoire. Le traitement de la matière s’inscrit dans ce mouvement permettant de saisir une texture abstraite impliquant le regard sensible selon le point de vue adopté par le spectateur ou le passant dépendant de l’endroit où il se trouve, à l’intérieur du bâtiment ou à l’extérieur sur la rue.
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Photos: Michel Dubreuil
Aluminium découpé
