Ma proposition murale explore l’image du plancher de scène comme espace d’association symbolique. Tel un laboratoire d’où jaillie les architectures de l’imaginaire, le sol s’offre comme une ossature d’exploration, un lieu de présence et de transmission pour tous les arts.
Le tableau s’organise comme une inversion permettant au visiteur de reconnaître mentalement cet élément contextuel totalement transposé. Les planches de plâtre se dressent frontales et planes envahissant l’espace d’intervention. Un escalier de bois d’érable envahit la portion du mur inclinée esquissant un passage impraticable vers une scène mise en abîme. Symbole classique de la progression, l’escalier fait aussi référence au décor de théâtre. Ici, l’objet nous propose entre motion et vision, une participation singulière, le regard est appelé à investir cet espace transitoire, indéterminé entre l’endroit et l’envers.
Mon travail prend appui sur l’idée d’un moment élaboré à la frontière de la sculpture et de l’expression scénographique puisant dans chacune des disciplines, les éléments qui m’interpellent afin de poursuivre ma réflexion. Le plancher de scène figure comme un socle supportant tous les possibles. C’est pourquoi cette image est devenue l’expression même de ce que je désirais représenter en passant par les moyens de la sculpture favorisant ainsi une réflexion sur les processus de création. Le plâtre intègre dans sa matérialité une expérience de transformation réalisant cette empreinte fidèle du modèle. Cette matière nous accorde dans ce contexte-ci, un tableau sensible d’où le regard tactile effleure la texture du bois. Un carré de granit noir poli pourvu d’un contour de lumière s’incruste au cœur de la scène puisant dans un riche répertoire d’associations lié à la fonctionnalité du lieu.
Au sol, l’image se transpose dans un jeu de planches coulées en bronze et incrustées à même le béton existant. L’idée de la transcription sonore, de l’onde ou de la fréquence apparaît subtilement dans la formation et l’agencement des éléments tout en reprenant fragmentaire, le motif de la murale en plâtre au-dessus. Les usagers foulent les planches à chaque passage marquant symboliquement la surface de leur présence.
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Photo: Michel Dubreuil
et d’art dramatique du Québec, Montréal
7 m x 1,40 m x 40 cm